Sébastien Perrot est un chef, mais un amoureux de la vie avant tout, celle qui lui a fait prendre de nombreux chemins au gré de ses rencontres. Originaire de Chablis en Bourgogne, ce passionné de cyclisme qui grimpe sur son vélo dès qu’il n’est pas derrière les fourneaux du Restaurant Mu Luxembourg du Sofitel Grand-Ducal, aurait pu être militaire. «J’avais le rêve d’intégrer la marine nationale», mais la vie en a décidé autrement.
Il passe son enfance à la campagne, entouré de grands-parents agriculteurs et d’un père boucher-charcutier. «J’ai toujours mangé de bons produits de notre terroir, cuisinés par mon père et ma mère. Je garde en mémoire les repas familiaux du dimanche, et ses odeurs surtout!», se souvient Sébastien Perrot
Impatient de se confronter au monde réel et à la vie active, le chef intègre un CAP cuisine. À 18 ans, il part à Paris pour intégrer son premier poste. «Je n’avais qu’une envie: me confronter à une autre vie, loin de celle que je connaissais. Deux chefs parisiens, originaires de l’Yonne, m’ont engagé et l’aventure a commencé!»
Il fait ainsi ses premières armes au Méridien Etoile, à l’époque deux étoiles au guide Michelin. «Je me rappelle encore mon émerveillement en découvrant la cuisine pour la première fois.»
Le chef, toujours en quête de nouveautés, accepte ensuite un poste comme demi-chef de partie au sein des cuisines prestigieuses du restaurant étoilé de l’hôtel Concorde Lafayette, aux côtés du chef Jean-Claude Lhonneur, «un mentor qui m’a beaucoup appris sur les techniques de cuisine.»
Après d’autres expériences dans des établissements étoilés de la capitale, un choix de carrière s’est avéré nécessaire. «J’adorais l’organisation dans les hôtels, avec cette nécessité d’avoir de multi-compétences qui me convenait bien. J’ai donc choisi de continuer ma carrière dans l’hôtellerie.»
«Ma cuisine rassemble mon expérience, mais aussi celle de mon équipe.»
Le chef intègre le groupe Accor, en tant que chef de partie au Sofitel-Arc de Triomphe et ensuite comme sous-chef gastro au Relais de Sèvres. Ce dernier établissement a été un vrai marqueur dans sa vie professionnelle, confrontant le chef Perrot à de nouvelles responsabilités, celles de gérer une équipe, de mettre en œuvre une carte. «J’ai eu la chance d’avoir une grande liberté donnée par le chef Miecaze, qui m’a permis de construire ma cuisine.»
Après ses années parisiennes, des envies d’ailleurs le titillent. Son arrivée au Luxembourg est un sacré challenge. Le chef Perrot décroche le poste de chef du Sofitel Europe et doit prendre les rênes de l’Oro e Argento, proposant une cuisine… italienne. «Je ne savais faire que des risottos «à la française», avec de la crème! J’ai dû partir en Italie pour véritablement comprendre cette cuisine.»
Très vite conquis par cette cuisine simple, avec du goût, «axée sur les bons produits comme j’affectionne», il enchaîne les années au Sofitel.
En 2008, il est nommé chef du nouveau Sofitel Grand-Ducal et s’occupe de l’ouverture, «un sacré challenge encore!».
Depuis sa prise de poste au Sofitel Grand-Ducal, sa cuisine a évolué pour s’adapter aux tendances et aux envies de la clientèle. «Dans notre carte, nous allions la qualité des produits du terroir à des plats simples, pour faire vivre à nos clients un moment de partage et de convivialité autour de l’assiette.» Quand on lui demande aujourd’hui de définir sa cuisine, le chef Perrot sourit, un air pensif sur le visage. Alors qu’il explique vouloir proposer des recettes simples et rassurantes, comme une belle entrecôte (du Luxembourg!) ou un saumon bien travaillé, qui parlera à l’ensemble de leur clientèle internationale, il semble envahi par des souvenirs olfactifs de son enfance. Ceux-là même qui l’ont poussé à se lancer dans cette profession de passion.
«On ne peut pas faire ce métier sans être prêt à se remettre en question et à se laisser imprégner d’univers culinaires variés. Ma cuisine rassemble mon expérience, mais aussi celle de mon équipe.»
Le chef Perrot en cuisinier passionné et chef à l’écoute de sa brigade forme son équipe comme on lui a appris dans les plus grandes cuisines, et accepte avec plaisir de travailler les plats qu’il connait moins, transmis par la jeune génération. Un chef caméléon qui s’adapte, au gré de ses rencontres, sans renier ses valeurs et son amour de la cuisine bien faite.
MU Luxembourg
40, Boulevard d’Avranches « ” L-1660 Luxembourg
Tél. +352 / 24 87 73 10