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Théo Kopp : « J’ai été meilleur que moi-même »

A Milan, KACHEN a rencontré Théo Kopp, le candidat qui a participé les mardi 28 et mercredi 29 octobre 2025 à la finale mondiale de la San Pellegrino Young Chef Academy pour le Luxembourg et le groupe « West Europe ».
Ses réactions, mardi matin, juste après son passage devant le jury de la compétition dans laquelle il était accompagné de son mentor, le chef 2 étoiles de Ma Langue Sourit, Cyril Molard. C’est le candidat du groupe « Asie », Ardy Ferguson, qui a remporté la compétition dans la nuit de mercredi à jeudi.

Comment vous êtes-vous senti sur l’épreuve de ce mardi matin où vous avez présenté votre plat « Potée lorraine, Picon et mirabelle » ?

Théo KOPP : « Je ne dirais pas que j’étais stressé mais que j’avais une bonne pression. J’étais impatient, j’avais envie d’y aller, de présenter ce plat cher à mon cœur. J’avais beaucoup de motivations. J’ai eu quelques petites difficultés dans le déroulé de l’épreuve, quelques étapes que j’ai dû refaire, mais rien d’important. »

« Tout est sorti comme je le voulais, mieux même car j’avais fait beaucoup d’entraînements sur ce plat et c’était, je pense, la meilleure version de ce que j’ai réalisé jusqu’ici. J’étais très content sur le planning, j’ai bien eu le temps de prendre le temps sur tout. »

« Ce que je voulais aujourd’hui ce n’était pas forcément être meilleur que les autres mais meilleur que moi-même, car être meilleur que les autres sur des plats aussi différents, ça n’a pas toujours de sens. Aujourd’hui je me suis battu moi-même, à ce niveau-là j’ai gagné. »

La présentation orale de votre plat était aussi une étape cruciale de cette finale. Quelles sont les questions que le jury vous a posées alors ?

Théo KOPP : « C’était des questions assez évidentes auxquelles j’ai répondu du tac au tac. La mirabelle qui est dans mon plat, est un produit très saisonnier. Ils m’ont demandé comment je faisais si ce n’était pas la bonne saison. Justement ce n’est pas la saison de la mirabelle alors je l’ai travaillée de manière préservée, en fermentation. On avait le droit d’apporter toutes sortes de produits fermentés, donc, au mois d’août, pendant la belle saison de la mirabelle, j’ai fait toutes mes préparations en longue conservation pour les avoir aujourd’hui. »

« De même pour le choix du kimchi : c’est un produit que j’affectionne. J’aime beaucoup les goûts umami, les goûts de la cuisine japonaise. Je cuisine beaucoup cuisiner le chou. Le kimchi, c’est coréen. La fermentation du chou est assez populaire en Asie, et quand on y réfléchit, dans le Grand Est, la choucroute c’est aussi une forme de kimchi, c’est un chou fermenté, donc ça me paraissait assez évident d’amener ça. »

A quel point terroir est-il important dans votre métier ?

Théo KOPP : « C’est le plus important. On me demande souvent quel est mon style de cuisine. Je suis quelqu’un qui a beaucoup voyagé et j’aime cuisiner local, de saison. Ça tombe bien parce que je voyage, donc je peux m’exporter sur des choses. Quand je suis quelque part je cuisine toujours les produits qui sont autour de moi. La cuisine rassemble les gens, c’est plus que de la nourriture, c’est de l’énergie, une forme très pure d’amour et d’expression. J’ai visité bcp de pays plus « pauvres que l’Europe », qui sont moins dans la consommation. Ce sont des pays qui sont très fiers de leurs produits qui s’entraident, qui créent des synergies. »

Aimez-vous expérimenter des cuisines différentes, d’ailleurs ?

Théo KOPP : « Je me suis déjà penché sur plusieurs choses. La cuisine française puisque je suis Français [de Metz, ndlr], mais j’ai aussi beaucoup d’influences de l’Allemagne puisque je suis très proche. Ma copine est italienne donc j’ai pratiqué énormément la cuisine italienne qui a beaucoup de similitudes avec la cuisines française, notamment dans la simplicité du produit. Je suis très influencé par la cuisine japonaise et toute la cuisine asiatique au sens large j’aime beaucoup les goûts umami, les goûts forts, les fermentations.

« Je suis allé en Amérique du Sud, j’ai été très inspiré par le Pérou, par la Colombie par toute cette richesse de produits. J’ai aussi vécu à La Réunion pendant 6 mois, où l’on trouve tous les fruits et légumes du monde, car tout pousse là-bas ! »

« J’aime bien découvrir toutes les cuisines comme cela, quand j’en ai besoin, j’adapte les techniques, j’adapte les saveurs avec les produits que j’ai autour de moi. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui avec mon plat. J’ai pas mal de techniques qui me viennent d’ailleurs des éléments qui me viennent d’autres cuisines et que j’ai ramenés à la Lorraine. »

Qu’avez-vous pensé des plats des 14 autres concurrents venus du monde entier ?

Théo KOPP : « C’était un niveau assez stratosphérique. C’est impressionnant de diversité. Et puisqu’on n’a aucune ligne directrice commune, comme un ingrédient par exemple, tout est extrêmement différent. »

« Je suis content de ne pas être à la place du jury parce que je ne sais pas comment ils vont départager ça. Tout est très qualitatif, tout a l’air très bon et il y a plein de belles choses. C’est vraiment un plaisir de côtoyer des gens aussi investis. »

Pensez-vous qu’il faut améliorer la présence végétale dans la cuisine ?

Théo KOPP : « Le monde de la haute gastronomie reste encore attaché aux protéines [animales, NDLR], même s’il y a désormais des restaurants comme celui de René Mathieu au Luxembourg, qui a été élu meilleur restaurant végétal du Monde. Personnellement je ne cuisine plus et je ne mange plus de viande chez moi, au travail, j’en travaille encore beaucoup. »

« Je vois dans la cuisine végétale une diversité incroyable. Je m’inspire beaucoup du Moyen Orient, de la cuisine indienne, africaine, sud-américaine. On peut faire énormément de chose juste avec du végétal, il y a une telle diversité dans les légumes. Finalement, une viande est toujours accompagnée de légumes, c’est rare qu’on cuisine une protéine seule. La tendance s’inverse et ça m’inspire beaucoup. » « Et cela, même si j’ai aujourd’hui choisi la potée lorraine qui est un plat très ancré dans le cochon, mais pas que. Aujourd’hui, mon cochon vient de chez Guy Kirsch au Luxembourg, c’est l’élément qui vient sublimer la potée. Mais les éléments qui ne bougent pas dans la potée, c’est le chou, la carotte, l’oignon, la pomme de terre. Ça, ça ne bouge jamais. »


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