Voici la dernière offre bien-être du Parkschlösschen, centre ayurvédique niché à l’écart de la ville de Traben-Trarbach, dans la Moselle allemande : une thérapie par le yoga qui promet de retrouver son équilibre. Après un début d’année bien chargé, il ne m’en fallait pas plus pour y passer quelques jours.

Arrivée au Ayurveda Parkschlösschen
En arrivant au Parkschlösschen en ce doux lundi du mois de mai, j’entrevois l’hôtel-cure qui a vu le jour après que l’homme d’affaires, Wolfgang Preuß, a suivi une cure ayurvédique dans les années 80 et en a été complètement transformé. Il s’en inspire et fonde ce havre de paix dans l’espoir de partager l’Ayurveda, cet art de guérir « aussi vieux que l’humanité ». Selon cette sagesse ancestrale indienne, l’essence de l’Ayurveda se trouve partout, de l’architecture à la nutrition, en passant par la pratique physique et, surtout, l’être humain. Je le découvre lors de la consultation de départ avec la médecin ayurvédique, Vanita Kansal.

Le célèbre séquoia du parc, un géant majestueux.
Consultation ayurvédique
C’est en palpant l’intérieur de mon poignet droit et en observant l’état de ma langue qu’elle déchiffre le « Prakriti », en sanskrit, ou la composition, aussi unique que mon empreinte digitale. Il s’agit d’une interaction délicate entre les « doshas », qui sont compris comme des bioénergies et se composent des cinq éléments. Si la constellation personnelle des doshas se trouve dans un équilibre fluide, on est en bonne santé. L’être humain n’étant pas hermétiquement isolé de son environnement, chacun est donc continuellement soumis à des influences qui mettent leur équilibre au défi. Cette harmonie est souvent affectée par de mauvaises habitudes et un environnement malsain.

Massage à l’huile chaude pour une relaxation profonde.
Diagnose und Behandlung
Je ne m’étonne pas vraiment de l’interprétation de mon pouls par Madame Kansal, indiquant que mon corps contient trop d’élément feu (Pitta), et mon esprit trop d’élément air (Vata). La médecin ayurvédique me prescrit donc une série de massages, de soins ayurvédiques, ainsi que des herbes qui vont servir à purifier mon esprit et mon corps. L’objectif ultime étant de retrouver une perception claire de ce dont j’ai besoin pour, ensuite, restaurer mon équilibre.

Le rôle du yoga
Souvent, équilibre rime avec yoga. À l’instar de la souplesse d’ailleurs, avoir de l’équilibre est une sorte de (faux) critère pour commencer cette pratique, petite sœur de l’Ayurveda. Pourtant, être debout sur un pied est une force qui se nourrit d’une pratique régulière. Au Parkschlösschen, deux cours collectifs sont proposés chaque jour : une pratique « Kapha », plus dynamique, le matin, et une « Vata-Pitta », plus relaxante, le soir. Les leçons rythmant mes journées sont adaptées à tous, et les professeurs attentifs vont jusqu’à glisser un coussin sous un genou ou une épaule, et à me recouvrir d’une couverture pour la posture de relaxation finale, « savasana ».
Rencontre avec Rahul
C’est lors de cette pratique collective que je rencontre Rahul. Jeune professeur de yoga titulaire d’un Master en Science du Yoga, spécialiste de la méditation et, surtout, yogathérapeute. Il m’apparaît comme la personne la plus calme et équilibrée que j’aie jamais rencontrée. En réservant ma séance de thérapie du yoga avec lui, je ne sais pas à quoi m’attendre. Je monte les marches menant à la salle de yoga et le vois m’attendre devant, tranquillement assis sur une chaise, comme si rien d’autre ne comptait dans sa vie.
Après m’avoir posé quelques questions sur ma forme physique, le travail commence. C’est épatant d’expérimenter son savoir-faire ; j’ai l’impression qu’il arrive à lire ce qui se passe sous ma peau et agit en conséquence. Il observe ma posture, puis me fait effectuer un exercice de renforcement musculaire. Délicatement, il trouve ensuite les parties de mon corps où la douleur est la plus intense et, toujours avec un calme apaisant, les détend. Avec bienveillance, il me rappelle souvent de respirer profondément et de lâcher prise.

Bilan de la thérapie
Après une heure et demie de soins, je me retrouve à moitié endormie, allongée sur mon tapis de yoga. Les derniers instants de cette thérapie se concentrent sur une méditation puis un « savasana ». Une fois de retour à la réalité, je demande à Rahul si ses séances se passent toujours ainsi. Il me raconte alors que chaque personne a un besoin unique et donc qu’aucune ne se ressemble. En effet, il utilise les techniques de yoga comme outils thérapeutiques, surtout pour des problèmes physiques. Mais il explique bien que chaque douleur a pour racine un déséquilibre énergétique et/ou émotionnel.
La fin du séjour
Il me donne alors quelques conseils et exercices à mettre en pratique lors de mon retour. La semaine passe d’ailleurs (trop) rapidement et c’est au rythme de balades estivales dans le parc, de repas équilibrés et de soins ayurvédiques que je retrouve le chemin du cabinet de la médecin ayurvédique, Vanita Kansal, pour faire le bilan de mon séjour au Parkschlösschen. Bonne nouvelle, tous ces soins tendres et affectueux ont porté leurs fruits, mes « doshas » semblent plus équilibrés. C’est vrai, je me sens apaisée et mon esprit est plus clair. Là aussi, Madame Kansal m’offre de précieuses directives afin d’optimiser mon quotidien tant physique que nutritionnel. Car l’Ayurveda est surtout une pratique autonome. Une fois conscients de ce dont nous avons besoin pour trouver l’équilibre, nous avons tous les outils pour mettre en place des habitudes plus saines.

En quittant Traben-Trarbach, je me sens fondamentalement changée. L’essence de l’Ayurveda associée à la thérapie du yoga a fait des miracles et je me sens prête à affronter la deuxième partie de l’année avec sérénité.
Découvrez une recette traditionnelle du Parkschlösschen ici!
Texte: Clémentine Poggi / Photos: Parkschlösschen